Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                        74
être mauvais , mais pour être hors de place. Laissons donc
toutes ces épigraphes aux fontaines et aux autres monuments
de moindre conséquence; c'est une tolérance que les Romains,
qui faisaient mieux les vers que nous , n'ont jamais eue pour
leurs poètes. Mais il faut bien accorder quelque chose
aux n ô t r e s , pour ne les point mettre de mauvaise hu-
meur.... (1). »
  BROSSETTE A ROUSSEAU. 8 novembre 1718. « . . . . Le superbe
monument que la ville de Lyon a fait ériger à la gloire de
Louis XIV est presque achevé , et je crois que , l'année
prochaine, on gravera les inscriptions sur les tables d'attente.
Mais ces heureuses inscriptions ne sont pas encore faites ; du
moins, il n'y a r i e n de décidé sur le choix de celles qu'on a
proposées.Alafin de ma lettre j'en transcrirai quelques-unes ,
afin que vous en puissiez juger (2). Ce que vous me mandez
à ce sujet est fondé sur la plus solide raison , et conforme
au goût simple et noble de l'antiquité. Point d'inscriptions
en vers pour un monument tel que celui-là. L'article de votre
lettre où vous en juges a i n s i , a fait revenir quelques per-
sonnes qui étaient indéterminées sur la préférence de la prose
ou des vers... .(3). »
   ROUSSEAU A BROSSETTE. 24 décembre 1718. « . . . . De toutes
les inscriptions que vous m'avez envoyées pour le piédestal
de la statue de Louis X I V , je vous dirai franchement que les
quatre premières, qui sont écrites dans la première p a g e ,
sont les seules qui me paraissent dignes d'un monument de
cette importance. Je ne sais même si on pourrait en faire
quatre autres qui fussent aussi bonnes. Elles sont véritable-
ment dans le goût antique , et elles désignent ce qu'il y a de
plus considérable dans la vie de ce grand roi. Pour les vers ,


  (1) T. u, p. 258—260.
   (2) L'éditeur n'a pas jugé à propos de faire imprimer les projets d'inscrip-
tion qui, d'après ce passage, devaient se trouver à lafinde la lettre de Brossette.
   (3.) T. u, p. 264—265.