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380                           BIBLIOGRAPHIE

sons lyonnaises des xvi et xvn c siècles. On y voit même le galetas ou
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demi-étage, au ras de la toiture en saillie. Mais les rez-de-chaussée
sont plus élevés. Cette élévation est surtout sensible dans les anciens
palais. Les fenêtres du premier étage sont souvent à huit ou dix mètres
du sol. Au-dessous, la façade en bossage est percée de rares et petites
ouvertures, éclairant un entre-sol bas, et d'une seule porte, au niveau de
la chaussée, les demeures étaient à l'abri d'une surprise et les habi-
tants pouvaient attendre, en sûreté, la fin des batailles qui troublaient
les rues.
   « Parmi ces palais, il en est dont les noms ont leur écho sur les bords
lyonnais : Capponi, Guadegni, Gondi, Ruccelaï et d'autres. Qu'il serait
intéressant de rechercher ce que notre caractère doit à ces greffes
italiennes et d'étudier quelles mutations ces rameaux étrangers ont
subies, transplantés sur notre sol ! »
   Et, plus loin, en visitant les musées : « Florence possède une
vingtaine de Raphaëls. Dans ce nombre sont treize portraits qui consti-
tuent, à mon humble avis, le meilleur de son œuvre. Pourtant, quand
on cite ce maître, on ne manque jamais de dire : « Les Vierges de
Raphaël ». Eh bien! je ne crains pas de l'avouer, je n'en ai vu qu'une,
non pas que j'aie admirée — elles sont toutes admirables -— mais qui
m'ait ému ; je parle de la Vierge du Grand-Duc, au musée Pitti. Celle-là
est un vrai morceau de prince, si par ce terme on entend une de ces
choses qui, dans tous les pays du monde, se comptent par unité. Poul-
ies autres, y compris la Vierge à la chaise, je m'en tiens au mot de
Veuillot : ce sont de charmantes « petites mamans ». Elles valent
surtout comme portraits, et cela revient à mon dire que les portraits de
Raphaël sont les meilleurs de son œuvre, en tant que toiles de
chevalet ».
   Rome, Naples, Venise, fournissent à M. Blcton quelques jolies
esquisses. Pourtant Venise l'attriste : « C'est une ville en train de
mourir. Tous ces palais que frôle ma gondole, en m'emmenant à la
gare, sont, nous dit-il, comme des décors qui se décolorent, s'écaillent
et s'effritent ; c'est une beauté sur le retour de l'âge ; c'est quelque chose
qui, dans vingt ans, n'existera plus. »
   Oui, c'est possible... Mais un coucher de soleil derrière le dôme de
Saint-Marc, mais la Piazetta, le quai des Esclavons, le charme triste et
silencieux de la cité endormie, tant que les monuments vivront, feront
le bonheur des rêveurs et des poètes.