page suivante »
l82 LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY le maréchal d'Artagnan-Montesquiou, entouré de Mgr Phi- lippe de Zinzendorff, fils d'un ambassadeur à la Cour de France, de MM. Gouion de Thuisy, maître des requêtes et de Languin ( i ) , brigadier des armées du Roi. On jouait Horace, parricide, sauvé par les prières des Romains, drame en un acte et en vers. Les cinq acteurs étaient revêtus « d'habits (2) « d'une richesse telle qu'on n'avait plus coutume d'en voir « depuis longtemps. Lorsque le rideau tomba, Mgr le « Maréchal, se levant, exprima les vœux unanimes de « l'assistance en remerciant le régent de seconde, le P. du « Pâquier, dont les élèves avaient si bien exécuté, en féli- « citant nommément le vieil Horace, qui avait débité ses « stances avec un si complet naturel, en sollicitant enfin « du T. R. P. Sauvage la faveur d'une secondé séance. » Le rôle du vieil Horace était rempli par un Lyonnais, Jean- Pierre de Colonies (3), dont les talents pour la scène furent, à Juilly, maintes fois mis à contribution (4). La mère, Mme de Wratislow. « Il voulait attendre auprès de ses anciens maîtres l'expé- « dition de ses bulles pour l'évêché de Giavarino. » (1) Leurs enfants étaient acteurs. De Languin était Horace fils; Gouion, Tidhis. Le fils de M. de Cazeau, président à Bordeaux, remplissait le rôle de Métius; Sauvé Moisset, le futur général de l'Oratoire, celui de Valërius. (2) « La charrette va à Paris, ce 12 janvier 1723, chercher les habits « de la tragédie. Deux voïages. A la servante de M mc La Marre qui a « ouvert chaque fois la barrière de Thieulx, 25 sols d'étrennes. » (3) Jean-Pierre de Colonies, petit-fils d'un capitoul de Toulouse, fils de Jean-Pierre, écuyer, conseiller du roi et receveur général de ses finances en la généralité de Languedoc, et de Marie-Anne Dutreuil, né à Lyon le 27 novembre 1710, sur St-Pierre et St-Saturnin, entrait à Juilly le 8 mai 1715. (4) Il jouait 12 fois pendant ses 9 années de collège.