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 5)8        LES LYONNAIS AU COLLÈGE DE JUILLY

«   excellente note de conduitte, car elle me donne la preuve
«   et la certitude de ton application et surtout de ta sagesse
«   dont je suis, tu le sais, plus jaloux encore. Songe, mon
«   cher enfant, qu'en recevant des récompenses aussi hono-
"   râbles, tu contractes plus inviolablement la douce obliga-
«   tion d'attachement, d'obéissance, de respect à tous tes
«   Régents qui ont le soin de guider ta jeunesse. C'est un
«   faible dédomagement que tu leurs doibs à tous esgards;
«   si tu y es fidèle, la grande distribution te fera et à nous
«   plus d'honneur que la dernière.
    « Ta maman me charge de te dire qu'elle n'a rien à te
 « refuser ainsi que moi, et que nous ferons notre possible
 « ou d'aller te voir aux vacances, ou bien que tu viendras
« à Lyon près de nous.'Cela dépendra des circonstances et
 « surtout de ta sagesse.
   « Dis à Jacques que les médecins ne veulent pas qu'il
« voyage cette année. S'il est sage lui aussi, nous le récom-
« penserons d'une autre façon.
   « Le coche de Paris nous porta aussi tes trois nouveaux
« dessins. Le collège semble bien fidèle. Quant à ton livre
« de prix et ton brevet d'académicien, ta maman y ajoute
« trop de prix pour ne pas les mettre en évidence sur
« notre table de salon. Il est juste que les pères et mères
« puissent réellement recevoir les compliments que leur doit
« attirer la sagesse de leurs enfants.
   « Suivant tes désirs, je t'envoy ton bulletin. Je m'en
« vas faire passer à ces messieurs le quartier d'avance dont
« je suis redevable, quoy que nous soions dans un moment
« bien dur pour les affaires. Je le donne avec bien du plaisir
« puisqu'il est vrai que tu veux en profitter.
   « Crois moi pour la vie ton meilleur amy.
                               « Gayot de Mascrany. »