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CHRONIQUE D'OCTOBRE I9OO 391 s'effaçant dès que le livre était prêt. Il vécut à Lyon de 1856 à 1874, où il mena la vie d'un humble, d'un bénédictin. Il créa des systèmes qui furent vivement combattus, mais ne fit jamais de réclame, restant enfermé avec ses livres et ses pensées, comme un érudit sincère. Les bonnes langues de l'époque disaient que M. Reignier avait deux bêtes noires, les Frères de Saint-Viateur et les Frères de la Croix. M. Alonzo Péan eut des contradicteurs, mais pas d'ennemis. Cependant son œuvre est très importante. Nul n'ignorait, dans l'entourage de M. de la Soussaye, que Péan était en même temps son compilateur, son conseiller et son correc- teur. C'est ainsi qu'en vertu du vieil adage : sic vos non vobis, on attribua toujours à M. de la Saussaye, qui le signa du reste, l'ouvrage très apprécié : « Les six premiers siècle\de l'Histoire de Lyon », dont Alonzo Péan avait été le principal collaborateur. Péan était né à Saint-Aignan,. en août 1790. Il se retira dans son pays quand M. de la Saussaye quitta Lyon. Mais en rentrant à Saint-Aignan, il ne retrouva plus de famille. Il continua à écrire. Cependant sa vue s'affaiblissait gra- duellement. Cette tâche ardue de compulseur de manuscrits, de correcteur d'épreuves — et pour cela il était d'un rigo- risme étroit — l u i avait complètement attaqué les yeux, Il mourut à Saint-Aignan, seul, dans la petite chambre où il s'était retiré, à l'hôtel de la Cloche d'Or. Mais l'œuvre de Péan ne meurt pas -avec lui et Lyon tout particulièrement conserve les études savantes qu'il consacra à son histoire. Car, en dehors des heures de travail données à la correc- tion des livres de M. de la Saussaye, M. Péan collaborait à la Revue du Lyonnais.