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310 CHRONIQUE DE SEPTEMBRE I9OO verts et de rouges, comme les bocaux de ton officine ; il y en a d'une teinte dont rêvent les séraphins et que les phar- maciens ne soupçonnent pas. . . » Mais Vicaire revint vite à ses chansons, à ses légendes. Ses vers montrent une étude approfondie de la poésie des champs et des chansons populaires de l'Ain. J'ai dit que ses Emaux Bressans étaient un pur chef- d'œuvre. Lisez encore Le Miracle de Saint-Nicolas, L'Heure enchan- tée, La Bonne Conquête, Marie-Madeleine, Au Bois-Joli, Le Clos d'Été, etc. . ., des bijoux de poésie simplette, allant au cœur, si harmonieuse, si chantante à l'oreille ! Depuis quelque temps, la maladie avait terrassé Gabriel Vicaire. Il a demandé à reposer dans ce cimetière d'Ambérieu, qu'il chanta jadis, et où il dormira bientôt, suivant son vœu. Ah! Dans ce décor champêtre Comme je dormirai bien ! Quel excellent paroissien, Curé je vais être ! Après avoir tant trotté Et s'être fait tant de bile, C'est si bon d'être immobile Pour l'Eternité! * * * C'est encore l'Ain que vient de décrire, en termes plus précis, plus serrés, M. Corcelles, professeur d'histoire au