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368               LA VERRERIE DE ROANNE

défenses aussi sévères ont pour motifs les désordres qui
s'introduiroient dans ces sortes de manufactures, et le
préjudice infini qui en résulteroit pour les entrepreneurs, si
les ouvriers avoient la liberté de quitter les verreries toutes
les fois qu'ils le jugeraient à propos, attendu que les travaux
desdites manufactures et surtout celui vulgairement appelle
la réveillée, qui dure depuis qu'on a mis le feu à un four-
neau neuf jusques à ce qu'il ne soit plus en état de servir,
demandent une telle assiduité dans les gens employés à ces
sortes de travaux, que la moindre discontinuation fait
tomber le four, et cause par là aux maîtres des pertes très
considérables ; les suplians ayant établi à Roanne une manu-
facture de verrerie, en conséquence du privilège qu'il a plû
à Sa Majesté de leur accorder par arrêt du Conseil d'Etat
du vingt-neuf octobre mil sept cent quarante-trois, et lettres
patentes expédiées sur icelui le onze février mil sept cent
quarante-quatre, ils ont apporté toute leur attention pour
 rendre cette manufacture florissante et utile au public ; mais
 malgré tous leurs soins, ils ont la douleur de la voir à la
veille de périr et de tomber dans sa naissance par la défec-
tion des ouvriers qui, par légèreté, ou par malice, et au
 mépris des règlemens s'échapent de nuit et abandonnent la
 manufacture souvent dans le temps où leur travail est le
 plus nécessaire, ainsi qu'il est arrivé il y a quelque temps
 à un nommé CafTel, ce qui a causé et cause journellement
 aux suplians une perte considérable et ce qui entraineroit
 infailliblement la perte de cette manufacture s'il ne plaisoit
 à Sa Majesté de remédier à cet abus en renouvellant en
 faveur de ladite manufacture les mêmes défenses qui ont
 été si souvent réitérées pour les autres verreries du royaume.
 Requéraient à ces causes les suplians qu'il plût à Sa Majesté
 sur ce leur pourvoir. Vu ladite requête et les pièces justi-