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324 MOLIERE A I.YOX Il était opérateur de son métier, profession qui compor- tait à la fois l'art du dentiste et la vente des drogues ou vulnéraires; son lieu d'exercice habituel semble avoir été la place des Jacobins. Dans un acte de baptême, février 1644, il s'intitule Jacques de Gorles « Seigneur dudit lieu » et, plus tard, 16 51, se qualifie de « premier opérateur du Roy ». Il eût été, pour sûr, fort empêché de justifier l'une ou l'autre de ces qualités. Sa fille est-elle née à Lyon ? C'est douteux. Cependant, il convient de remarquer que dix-huit ans se sont écoulés, depuis le moment où Jacques de Gorles s'est probable- ment fixé en cette ville. De plus, Marquise était un prénom assez répandu à Lyon. Brouchoud le relève un bon nombre de fois, sur les seuls registres de la paroisse Saint-Nizier pendant la période correspondante. Ce prénom, joint au nom à particule de son père, a fait supposer à certains écrivains que Marquise de Gorles pouvait être de souche aristocratique. La communauté d'origine et la connexité des professions créaient des rapports entre Gorki et Mitalla. Marquise, élevée dans ce monde d'opérateurs et de comédiens et, de bonne heure, produite en public, avait sans doute tenu quelques rôles dans la troupe de Mitalla. Sa vocation était toute indiquée. Recherchée par René Berthelot, dit Duparc, elle l'épouse dans l'église Sainte- Croix, le 23 février 1653, et devient ainsi une pensionnaire de Molière. Marquise était, nous disent les chroniques du temps, aussi belle danseuse que bonne comédienne. La danse était alors, réputée un art noble; les princes ne dédaignaient point de figurer dans les ballets. Du reste, les femmes même de théâtre dansaient en robe longue, qu'elles soulevaient