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                                                        MOLIÈRE A LYON                325

               par devant, afin de dégager le jeu des pieds. La Duparc,
               sans s'affranchir de la longue jupe, avait imaginé de la
              fendre sur les deux côtés et de laisser voir les jambes, mais
               ayant soin de porter « des bas de soie attachés à une petite
               culotte ».
                  Ceci paraît, d'abord en contradiction avec ce qui est,
              d'autre part, écrit d'elle, qu'elle était d'une beauté froide
              et apprêtée. Mais il ne faut pas oublier qu'elle avait sans
              doute fait son apprentissage de la danse dans des parades de
              tréteaux. Et puis, la froideur qu'on lui prête pourrait être
              simplement cette réserve à laquelle, de tout temps, les
              grandes coquettes ont demandé leur principal attrait.
                 C'était, au demeurant, une personne fort séduisante qui
              mit la cour en émoi lorsqu'elle y fut connue. Cinq de nos
              illustres poètes l'ont recherchée et courtisée : Molière, le
              tout premier; ensuite, les deux Corneille, La Fontaine et
              Racine qui lui confia le rôle à'Andromaque. Malgré l'édu-
              cation assez libre qu'elle avait reçue et le milieu peu sévère
              où elle vivait, il n'apparaît pas qu'elle se soit jamais départie
              d'une certaine correction dans sa vie intérieure. Peut-être
              le grand Corneille s'est-il mépris lorsque, dans les belles
              strophes qu'il lui adresse, il met sur le compte de ses che-
              veux gris les dédains de Marquise.

                                                Marquise, si mon visage
                                                A quelques traits un peu vieux,
                                                Souvenez-vous qu'à mon ege
                                                Vous ne vaudrez guère mieux...

                Son portrait, gravé par Hilmacher, d'après une aquarelle
              du temps, nous la représente avec un fin profil de médaille,
              un peu sec, le nez busqué, le front haut, l'œil plutôt petit,