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                       MOLIERE A LYON                     . 323

Au surplus l'Etourdi, tel que nous le possédons, n'a été
imprimé que dix ans après et a pu recevoir non seulement
des retouches, mais des additions successives ; de là ces
dates de 1655 et même de 1657, que quelques-uns ont pro-
posées et qui marqueraient les différents états de l'œuvre.
  Quoi qu'il en soit, la pièce,, jouée sous sa forme première,
eut un succès énorme.


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   Devant un succès aussi brillant, la compagnie de Mitalla
renonce à lutter, et plusieurs de ses membres demandent à
faire partie de l'Illustre Théâtre. L'entrée dut leur être faci-
litée par leurs anciens camarades qui avaient suivi Dufresne,
l'associé actuel de Molière, et qui n'avaient point rompu
toute relation avec Lyon. Ainsi l'un d'eux. Pierre Réveil-
lon, dès le 19 décembre précédent, peu de jours après son
arrivée, figure sur les registres de la paroisse Sainte-Croix
comme parrain d'un enfant.
   Mais la plus précieuse recrue de' Molière est cette Mar-
quise-Thérèse de Gorle qui va devenir l'épouse de Duparc
et qui laissera, comme femme et comme comédienne, un
nom parmi les célébrités du siècle.
   Son père Giacomo de Gorlà, natif de Rozel, pays des
Grisons, était depuis longues années à Lyon. Le 20 décem-
bre 1635, il fait une déclaration de domicile au Consulat,
affirmant habiter cette ville « puis quelque temps » et de-
mandant à être inscrit au livre des nommées des habitants :
ce qui lui est accordé. Selon l'usage son nom se francise et
lui-même signe indifféremment « de Gorla » ou « de
Gorles » avec ou sans s finale.