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3 l8                  MOLIÈRE A LYON

que les exercices physiques faisaient partie de la vie courante
de nos pères et que, pour s'y livrer, ils n'avaient nul besoin
de leçons venues d'outre Manche.
    En 1828 il restait, sur la seule rive droite de la Saône,
les vestiges de sept jeux de paume. Un des plus connus
était situé rue de l'Angile. Paul Saint-Olive nous a laissé
une description de la maison occupé ejadis par cet établisse-
ment et qui est tombée en 1861, lors du prolongement
jusqu'au quai de la rue Octavio-Mey.
    La maison comportait deux corps de bâtiment, en équerre,
séparés par une cour : le principal, en façade sur le quai
de Bondy, où il portait le numéro 17; le logis du fond,
prenant jour sur la rue de l'Angile. C'est au deuxième
étage de ce second bâtiment que se trouvait la salle du jeu
de paume. Saint-Olive l'a vue encore, dit-il, en 1817;
depuis la Révolution, la salle avait été partagée en deux
étages.
    C'est là que, suivant une tradition constante, la troupe
de Molière a donné ses représentations.
    Au nombre des principaux sujets qui la composaient, à
 ce premier voyage, nous trouvons les quatre Béjart, frères
 et sœurs, René Berthelot, dit Duparc ou Gros René, Debrie
 et sa femme, et un nommé l'Estang. Sous ce pseudonyme,
la compagnie avait enrôlé le poète-pâtissier Cyprien Rague-
 neau, celui qui écrivait au menuisier maître Adam :

        Avecque plus de bruit tu travailles sans doute,
        Mais pour moy je travaille avecque plus de feu.

   Les foires attiraient, quatre fois par an, à Lyon des mil-
liers d'étrangers, dont la plupart prenaient gîte dans les
nombreuses auberges du quartier du Change. Bateleurs et