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MOLIÈRE A LYON 319
comédiens affluaient à ces moments. Les troupes italiennes
y trouvaient un auditoire fidèle, et l'association des Gelosi
avait notamment éveillé parmi le public lyonnais le goût
de la grande comédie.
Certaines troupes faisaient de Lyon leur centre, pendant'
la période comprise entre la foire de novembre et le carême,
et parcouraient ensuite les villes de la région. C'est ainsi
qu'il existait, dès l'année 1643, une entreprise dirigée par
Charles Dufresne, ensuite par son gendre Pierre Delacourt.
D'autre part, l'année suivante, Abraham Mitalla, imprésario
d'origine italienne, se fixait à Lyon. En 1650, les deux
troupes fusionnaient sous la direction de Mitalla.
Il ne semble pas que l'association fût très florissante, car
cette même année, le directeur avait procès avec des blan-
chisseuses pour « une dentelle de point de Flandre à qua-
torze pointes », qu'on refusait de lui rendre, faute de paie-
ment d'un compte ancien. L'arrivée de Molière et de l'Illus-
tre Théâtre n'était point pour relever les affaires de la
compagnie Mitalla.
Molière, depuis 1648, avait pour associé Charles Du-
fresne, d'une famille de tailleurs d'habits lyonnais : c'est le
même qui est cité plus haut. Il avait quitté notre ville, avec
plusieurs de ses camarades, quelque temps après le mariage
de sa fille avec Pierre Delacourt. Il est à présumer que
Dufresne ne fut pas sans influence sur le choix de Lyon
pour la campagne théâtrale de 1652-1653.
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A cette époque les représentations dramatiques commen-
çaient vers cinq heures et se prolongeaient jusqu'à neuf.