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242 LA VERRERIE DE ROANNE ses associés, les sieurs Otrequin, Antoine Mertrude, Jac- ques-Armand Leséneschal de Rivières, Claude-Louis Pigalle de Marvilly obtenaient le privilège d'établir une verrerie à Roanne. Ils louaient du sieur Tardy, au prix de 800 livres par an, un « petit vieux château » appelé Couzon ou châ- teau du Rheins, sur le bord du ruisseau de ce nom, à une portée de carabine de Roanne, 30 mesures de terre autour de la maison et une île entre deux bras du Rheins. Dès la fin mai 1744 on travaillait au logement des cinq intéres- sés, on préparait les voûtes des caves où devaient être éta- blis, dans les quatre angles, les quatre fours de fusion ; dans une grange à côté un ouvrier gentilhomme faisait cal- ciner des cailloux du Rheins et de la Loire, d'autres les pi- laient dans un mortier de bois doublé de lames de fer, deux autres enfin, tamisaient cette poussière qu'ils pétrissaient avec de la terre blanche, pour en faire les briques d'un pied de long, d'un demi-pied de large et de quatre pouces d'épaisseur, destinées à la construction des fours; dans un grenier, le sieur de Clerbois, en personne, modelait avec la terre blanche d'Ambert et de Charlieu de grands pots pour la cuisson et la fonte des matières (1). (1) A Roanne, le 23 mai 1744. — Monseigneur, Je me transportai hier chez les entrepreneurs de la verrerie pour examiner leur établisse- ment et vous en rendre compte. Ils ont loué du s r Tardy au prix de 800 livres par année un petit vieu château appelle Couzon sur le bord de la rivière de Rhin à une portée de carabine de Roanne ; le loyer comprend environ trente mesu- res de terre autour de la maison, et une isle entre deux bras du Rhin, qui renferme quelques parties de terre de prés et de bois ; la situation est assez heureuse pour un pareil établissement, par le voisinage de la Loire qui facilitera le transport des ouvrages, et même par la commo- dité de la rivière de Rhin qui dans les crues ou avec un peu de soins