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                     LA VERRERIE DE ROANNE                            243

   Le 23 décembre de cette même année 1744, on allumait
le premier four et, en présence de onze personnes, au lieu de
cinquante invitées, retenues par un temps épouvantable,
le clergé procédait à sa bénédiction (1).

dans d'autres temps, peut porter batteau depuis ce château, jusques à la
Loire.
   J'ai vu différents ouvriers travailler aux réparations et à l'agrandis-
sement de cette maison pour, la mettre en état de loger cinq personnes
intéressées dans cette entreprise ; mais je ne vois pas qu'ils puissent
être arrangés avant l'hiver prochain.
   A l'égard des autres bâtiments pour la manufacture j'ai vu les caves
croisées avec leur ceintre simplement sur lesquelles on se prépare de
voûter, mais les quattre fourneaux qu'on se propose de faire dans les
quattre angles de la cave croisée ne sont point encore commencés et on
voiture les matériaux. Dans une grange dépendante et située dans la
cour du château, j'ai vu trois ouvriers pilant dans un mortier de bois
doublé de lames de fer des cailloux de la rivière du Rhin et de la Loire
qui on été calcinés dans un fourneau par un autre ouvrier que j'ai vu
travailler; ces trois ouvriers ne pilent que grossièrement ces cailloux, ils
sont portés en grosse poussière à deux autres ouvriers qui les pilent de
nouveau le plus fin qu'ils peuvent, les passent au tamis, et en compo-
sent des briques pour les fourneaux de plus d'un pied de long d'un demi
pied de large et de plus de quattre poulces d'épaisseur ; ce gravier se
mesle avec de la terre blanche pour composer ces briques.
   J'ai aussi vu dans un grenier quattre grands pots touts frais pour la
cuite et la fonte des matières, ils sont d'une terre blanche que les en-
trepreneurs tirent de Charlieu, ils m'ont dit qu'il leur falloit 150 pots de
cette façon, je ne sçai quand ils seront faits. Mais je ne crois pas qu'on
puisse rien espérer de cet établissement avant l'hiver prochain. Ces
messieurs m'on dit avoir fait des épreuves qui ont réussies.
   J'ai l'honneur d'être avec respect, Monseigneur, vottre très humble
et très obéissant serviteur. H U E . —(Archives du Rhône, C. 14.)
   (1) A Roanne, ce 24 décembre 1744.— Monseigneur, Le mesme jour
que je reçus votre lettre, avec la plainte à M. le Contrôleur général des
entrepreneurs de la verrerie contre le s r Jars l'aîné, et d'autres particu-
liers, un de ces entrepreneurs se rendit chez moy pour scavoir si cette