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I40                           LK MAGK

      Lecteur méditatif des sublimes prophètes,
      Il sait qu'au peuple Juif Dieu promit les conquêtes
      De la terre et du ciel ; qu'une étoile luira
      Au milieu de Jacob, et qu'elle jettera
      Ses rayons éclatants jusqu'aux confins du monde ;
      Et dans les nuits d'hiver, sans une clarté blonde,
      Souvent ses yeux quêteurs cherchèrent, anxieux,
      Si l'astre éblouissant ne brillait pas aux deux.
      Mais du Mage aujourd'hui la pensée inquiète
      Pour un instant fait trêve et son âme est en fête ;
      Il regarde couler le peuple à flots pressés
      Entre les murs géants des palais embrasés :
      Persépolis en joie adresse au Dieu suprême
      Ses adorations, et, comme un diadème,
      Un grand cercle de feux couronne ses remparts.
      Sur la vaste cité reposant ses regards,
      Le prêtre avec orgueil contemple sa patrie :
      Elle est puissante et belle et plus d'un roi l'envie,
      Qu'importent la science et ses ambitions,
      Les vrais sages sont ceux, foules et nations,
      Qui aiment simplement et simplement jouissent,
      Sur qui les rêves fous sans les effleurer glissent.
      Désormais il sera de ceux-là, le savant ;
      Il renonce à l'étude, à l'espoir décevant ;
      Le voilà qui bientôt est au terme de vie,
      Il ira vers la fin sans rêve, sans envie ;
      Et songe au doux repos que dans le sein d'Ormu^
      Son âme auprès des grands : Zoroastre et Cyrus,
      Goûtera pour jamais dans la mort apaisante.
      Pour ce soir il jouit de la douceur présente,
      De la joie et des chants, de ce beau ciel si pur !
      Mais soudain son regard s'est levé vers l'azur :