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LE MAGE Quel est ce point brillant qui luit là comme un ph Un astre, nouveauté dont son esprit s'effare, Scintille radieux devant ses yeux ravis. •Mais les autres, en bas, ne semblent pas surpris ! Etrange aveuglement! nul ne lève la tête ; Ils sont tout à leurs jeux, à leur slupidefête, Rien ne les distrairait de leur plaisir commun, Et le signe divin ne luira que pour un. Melchior a tressailli ; vieillard déjà , le Mage Ne sait pas s'il aura la force et le courage De suivre jusqu'au bout, à travers les périls, Le sable et le désert, vers les lointains exils, L'étoile de Jacob qui dans le ciel se lève, L'étoile désirée et souvent vue en rêve. N'importe il partira sans crainte, le savant ! Les foules passeront, comme toujours, vivant Le cœur sans idéal et le front dans l'ornière, Lui s'en ira joyeux vers la douce lumière. Portant l'encens, Melchior a suivi lentement L'étoile qui glissait, pure, vers l'Occident. Cœurs aux nobles désirs qui passer en ce monde Avec la soif du Beau que n apaise aucune onde, Vous qui marche^ rêvant d'un sublime idéal, Quand vos pieds saigneront sur le chemin brutal, N'abandonne^ jamais la sublime poursuite ! Restez^ les yeux levés, ô cohorte d'élite ! Héros obscurs ou fiers, Apôtres, Voyageurs, Messagers de la foi, grands Artistes songeurs, Ne dites pas : « Lutter est folie, est démence, Par trop vain est F effort qui-toujours recommence. »