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                LE MAGE
Poème couronné par l'Académie Florimontane d'Annecy




            UR la haute terrasse, accoudé, solitaire,
              Et laissant ses regards descendre sur la terre
              Le grand-prêtre Melchior rêve, silencieux.
Là-haut, la blanche lune illumine les deux ;
Dans leur immensité des millions d'étoiles.
De leurs atomes d'or, poudrant la nuit sans voiles.
S'ouvrent comme des yeux sur l'obscur horizon.
A percer leur mystère, épuisant sa raison,
Le Mage a consacré bien d'inutiles heures ;
Ces mondes ignorés, ces célestes demeures,
Lui sont une patrie ou souvent il s'en va.
Combien de fois, la nuit, pensif il se leva
Pour venir admirer leurs clartés opalines !
Il sait leurs cours, leurs noms, toutes leurs origines ;
Mais de leur but, hélas ! le savant que sait-il ?
Du sauvage Caucase aux riches bords du Nil
Le sage a poursuivi la rebelle science ;
Pour découvrir le mot de l'énigme : Existence,
Des prêtres de Memphis il discuta la foi,
Aux lévites d'Israël il demanda leur loi,