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LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY III P. Jérôme, procureur général de l'Oratoire, allait régulière- ment chaque année passer ses vacances. Il n'eut sans doute pas grande peine à persuader ses cousins de placer leurs enfants dans un collège si peu éloigné de leur résidence. « J'ai le plaisir, écrivait-il le 5 août 1727 auR. P. Cavel- « lier, d'envoyer à votre Académie, qui m'est si chère, un « de mes petits cousins, Alexandre-François de Murard de « Neuville. Il est âgé de huit ans (1). J'espère qu'il nous « procurera plus de satisfaction que Guillaume, et que vous « donnerez à cet enfant les mêmes soins, dont mes frères « furent entourés (2). » « D'une grande intelligence, mais ne travaillant que lors- « que cela lui plaît, ce qui n'arrive pas souvent ; » telle était la note finale du régent, le P. Maille. Les places avaient été mauvaises toute Tannée, l'examen de passage plus défec- tueux encore, Alexandre dut redoubler sa sixième et rester au collège les vacances entières. « A Juilly, on devra donc désormais se méfier des de « Murard ? écrivit le P. Jérôme à son cousin. Je veux bien « te permettre de prendre les leçons du maître écrivain, « mais à partir d'avril, quand tu auras fait tes preuves. Tu « n'étais pas assez sage, Dieu nous a repris ta petite sœur « hier. » Ce deuil de famille n'abrégea en rien la punition, qui fut exécutée dans toute sa rigueur. Les parents se contentèrent (1) Les registres des inscriptions à la Faculté de Droit portent, en effet, qu'il fut baptisé à Saint-Eustache de Paris le 18 octobre 1719. (2) Il payait 400 livres, plus 15 livres pour chauffage de l'hiver. On envoyait les notes à M. Batet, chez M. de Sainte-Maure, rue de la Justienne, à Paris.