Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 CHRONIQUE DE JUIN I9OO                     73

vation excellente, avec la création des groupes d'éclaireurs
de combat et d'éclaireurs de marche, recevait du gouverne-
ment des Etats-Unis, qui vient de nous envoyer la statue
de Lafayette, la demande d'une tenue complète de ces
coquets petits alpins, si dégagés d'allure sous le béret crâne-
ment planté sur l'oreille. Le gouvernement américain aurait
l'intention de doter une partie des troupes de l'Union de ce
costume à la fois si pittoresque et si pratique.
    Ne mêlons pas l'armée à la politique, clame-t-on dans
toutes les feuilles. Bast ! Notre chronique ne craint pas de
les compromettre, et notre politique n'est pas débilitante.
Donc, le I er juin voyait l'avenue du Château, — alias, cours
de Villeurbanne, — baptisée du nom du Président Félix
Faure. On n'avait pas encore songé à lui, à Lyon. Les morts
vont vite surtout quand ils sont emportés par la politique.
Les vivants eux-mêmes sont exposés à de pareils coups. Ne
voyons-nous pas une des malheureuses victimes de cette
odieuse politique, M. Thevenet, le ministre d'hier, l'oublié
de demain, le sénateur vaincu par son confrère, M. Répiquet,
abandonner Lyon, ville ingrate, qui n'était pas digne, paraît-
il, de conserver ses cendres, pour se faire inscrire au bar-
reau de Paris, le jour même où à Paris se célébrait en grande
pompe, à l'église Saint-Pierre de Chaillot, le mariage de
Me Lucien-Joseph Brun, avocat à Lyon, fils de feu M. Lucien
Brun, sénateur, avec Mlle Cécile Meaudre, deux noms uni-
versellement respectés dans notre région.
  Je pourrais bien, en élargissant mon cercle de chroni-
que, noter encore ici la délibération bizarre du Conseil
municipal de Lyon, qui entend punir le deuxième arrondis-
sement de son vote aux élections dernières, en lui refusant
tout crédit pour les fêtes du 14 juillet prochain. Mais je
vous entends tous vous écrier : — Ah ! non ! assez de poli-