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74 CHRONIQUE DE JUIN I9OO tique comme cela ; vous devenez envahissant et la Revue du Lyonnais est faite précisément pour nous guérir de ce mal maudit que vous tentez de nous inoculer ! — J'accepte la leçon et je poursuis. Faut-il vous dire que, le 28 juin, le Président de la Répu- blique visitait en détail et admirait la classe des soieries lyonnaises à l'Exposition ? Certes, ce n'est pas de la politi- que ! Préférez-vous que je vous conte les phases peu inté- ressantes de l'éclipsé ratée qu'avait tenté de s'offrir la lune le 13 juin, pour prendre sa revanche de la belle éclipse du .soleil du mois dernier ? Les éclipses sont nombreuses dans ce mois. Le I er juin, le buffet de Perrache s'éclipse et perd sa personnalité, en perdant M. Guy, pour se jeter dans les bras d'une combi- naison internationale des wagons-lits. Alors, plus de ces surprises de voyages ! On ne se dira plus, entre voyageurs : Tel buffet est bien supérieur à tel autre.— Je vous recom- mande les déjeuners en paniers de Perrache — Moi, je pré- fère ceux de Dijon.— Tout cela va être uniformisé, nivelé, pour tomber dans une désespérante monotonie administra- tive. Triste perspective pour les voyages, perspective que nous gâtaient déjà tant les encombrantes affiches qui jalon- nent maintenant, d'une façon si agaçante, nos plus pittores- ques voies ferrées. Le 6 juin, disparaissait définitivement, dans une vente aux enchères, le vieux restaurant Casati, dont nous avions déjà prédit la fin, dernière éclipse. * ** Ainsi finit tout en ce inonde. Combien d'autres fins plus tristes n'avons-nous pas encore à signaler !