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84 L'ABBÉ HYVRIER Chapelle de Paris, sont incontestablement les plus beaux, non seulement des églises et chapelles de Lyon, mais de la région entière du Sud-Est. Les autels peints et dorés, les quatre statues de Fabisch, les deux fresques du choeur, le chemin de croix peint sur cuivre avec tant de finesse, les stalles d'un bel alignement dans leur simplicité, la vieille madone, sur bois, de l'école italienne primitive, placée derrière l'autel ; les grandes orgues excellentes de Cavaillé, forment un ensemble des plus harmonieux, dû aux patientes recherches, aux efforts, au goût naturel du Supérieur, aussi fervent admirateur des grandes inspirations artistiques des xivc et xve siècles, qu'il était adversaire résolu de l'ornementation mièvre, langou- reuse, dorée et redorée des chapelles-salons si souvent pré- férées, aristocratisées à notre époque. Qui ne se souvient d'une grande solennité aux Char- treux, lorsqu'au milieu des enfants de chœur, des diacres, le Supérieur revêtu de sa fameuse chasuble Moyen Age montait à l'autel avec ce mouvement de tête si noble qui était bien sien, et que de sa voix, toujours chevrotante, il entonnait le Gloria auquel les chœurs répondaient du haut de la tribune de l'orgue. Et dans ces soirs joyeux des congés de famille, ne le voyez-vous" pas encore assis dans sa stalle, avec sa barrette violette et son camail de Lyon, dont il était aussi fier que les anciens comtes de Saint-Jean, écoutant, les larmes aux yeux, le cœur débordant de reconnaissance, tous ces jeunes et vieux enfants chantant, criant même un peu, le célèbre cantique des Adieux t Ensemble étonnant où l'officiant était fait pour la cha- pelle, comme ce cadre gothique pour cette personnalité imposante ; aussi comme Sa chapelle paraissait de suite