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                   PROMENADE AU SALON                     285

 une erreur d'adresse et qui étaient, pour sûr, destinés
 à l'exposition des Incohérents.
    M. Arlin fait de la peinture tranquille que tout le monde
 comprend : ce qui est bien quelque chose. Matinée d'Eté (17)
 et Fin d'Automne (18) ne seront déplacées nulle part.
M. Girier n'est pas moins bourgeois, mais c'est un bour-
geois qui affecte de mettre son chapeau sur l'oreille, afin de
se donner des airs de rapin. Je crois, Dieu lui pardonne,
 qu'il a mis des bouleaux dans son Ile-Barbe (321). Pour
son Arc-en-ciel (322), il eût mieux fait de ne pas le mettre.
Mais il y a, dans ce dernier tableau, un joli coin d'herbe
mouillée.
    Cette année, M. Fonville a fait grand; ce n'est pas
toujours le moyen de faire mieux. Je lui accorde cependant
que son tableau, le Suran à Chatillonnet (278) est un tableau
bien rempli, sans aucun de ces trous que présentent
presque toujours les cadres de grandes dimensions.
    M. Isembart, au contraire, a fait plus petit, comme
pour s'effacer devant son compatriote, M. Gros, dont la
matinée au Val de Ctisance (337) dénote un observateur
judicieux, mais un praticien trop scrupuleux. Pour que
notre Å“il se repose avec complaisance sur la mousse, il
n'est pas nécessaire que nous en comptions les brins.
    Ce défaut n'est pas celui de M. Noirot, dont le Château
de Cornillon (516) ressemble à une tapisserie sur gros
 canevas, ou, mieux encore, à un travail en pailles de
couleurs.
   •M. Bidault se plaît .aux grands horizons et les rend à
merveille, avec un peu de cette dureté qu'ils revêtent dans
le Bugey. Des géomètres affirment que l'ombre de l'âne
qui traverse le Marais de Rossillon (83) n'est point rigou-
reusement exacte. Je la trouve plutôt déplaisante et je l'ai-