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                   L'ANCIENNE DOUANE DE LYON                  375

 abolit ensemble tous les droits de traites innombrables
 établis soit à la frontière, soit dans l'intérieur du Royaume,
et les remplaça par un tarif unique et uniforme, applicable
en principe à toutes les marchandises entrant ou sortant à
la frontière. L'art. 3 du décret de 1790 comprend expres-
sément, parmi les tarifs particuliers abrogés, ceux de la
Douane de Lyon.
   L'ancienne organisation douanière de la France était un
des plus graves abus du régime détruit par la Révolution.
Mais on doit le reconnaître, pour être juste, à la Révolution
ne revient pas tout le mérite de cette réforme, qui, comme
tant d'autres, était à la veille de s'accomplir par les voies
légales, lorsque la violence révolutionnaire se substitua
brusquement à l'effort pacifique du roi et de ses ministres.
   Dès l'année 1669, en plein siècle de Louis XIV, une
ordonnance royale supprimait tous les droits de péages
seigneuriaux établis sans l'autorisation du roi depuis cent
années, et défendait de les lever sous quelque prétexte que
ce fût, à peine de répétition du quadruple, au profit des
marchands et passants, contre les seigneurs ou leurs fer-
miers, et cela afin « que toutes barrières, digues, chaînes,
et autres empêchements aux chemins, levées, ponts, pas-
sages, rivières et écluses, pour la perception de ces droits,
soient levés et rompus. »
   La même ordonnance prescrivait qu'à l'égard des péages
et droits établis avant les cent années par titres légitimes,
dont la possession n'aurait pas été interrompue, les ecclé-
siastiques, seigneurs et propriétaires, de quelque qualité
qu'ils fussent, justifieraient de leur droit et de leur possession
devant le conseil du Roi (2).

  (2) Boutaric. Traité des droits seigneuriaux, p. 307.