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52 LA SAINTE ÉPINE François de Sales également soustrait à l'Église de Lyon par le malheur des temps, il n'obtint qu'un refus. Quoi qu'il en soit, Son Eminence, pour plusieurs raisons ne jugea point à propos de restituer ce précieux dépôt. Elle écrivit à l'évêque de Saint-Flour qu'en de tels objets, le meilleur de tous les titres, c'était la possession. La resti- tution devenait le plus souvent impossible par suite de la vénération et de l'affection des fidèles. On compromettrait infailliblement la tranquillité publique si l'on voulait enle- ver au peuple ce qu'il possède avec tant d'orgueil et de piété. Sur ces entrefaites, Mgr de Belmont mourut ; toute cette affaire fut ajournée et il n'en fut plus question, jusqu'à la réintégration du siège du Puy. Mgr de Bonald, appelé au gouvernement de cette Eglise, renouvela les démarches de son prédécesseur; il offrit en échange de la sainte Epine un des clous de la Passion avec le fragment d'un des liens qui avaient servi à attacher le Sauveur. Mgr de Pins, administrateur du diocèse ne crut pas devoir s'écarter de la ligne de conduite qu'avait tenue à cet égard le cardinal Fesch. En 1840, Mgr de Bonald fut élevé au premier siège des Gaules. Le départ du pieux prélat laissa à son Chapitre de profonds regrets ; mais ils durent être tempérés par l'espé- rance de recouvrer leur trésor et la promesse que leur donna l'archevêque élu d'employer à satisfaire leurs vœux toute l'influence de son crédit et de son autorité. On peut dire qu'il ne négligea rien et qu'il fit tout ce qui était possible pour remplir ses engagements. Dans le cours de son pontificat, l'église de Notre-Dame à Saint-Etienne fut administrée par M. Desainjean et M. Delphin. A l'un et à l'autre il renouvela fréquemment les instances les plus