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90                     L'ABBÉ HYVRIER

que des refus reconnaissants et d'heureuses indications
pour d'autres nominations épiscopales : l'Empereur lui-
même ne parvint pas à briser ses résistances et à l'enlever
à sa colline bien-aimée.
   C'était à Saint-Cloud, en juin 1870, Napoléon III, scep-
tique comme de raison, devant le désintéressement, la
modestie, voulut offrir lui-même un évêché au Supérieur,
cet évêché, c'était Grenoble, le Dauphiné, son propre
pays, le voisinage de Lyon, l'Empereur avec sa subtile
délicatesse, décrivit les avantages de ce diocèse aimé,
connu, facile, le Supérieur toujours calme, remerciait,
Mgr Darboy, présent à l'audience, insistait aussi, rien n'y
fit, le cher Père, fidèle à ses enfants, réitéra son cinquième
refus tout en exprimant à l'Empereur sa profonde gratitude
pour la nomination de Mgr Ginouilhac, à Lyon.

   L'Institution de plus en plus florissante, le Supérieur
 réalisa enfin le rêve cher à son âme, déjà affinée artistique-
 ment dans l'intimité des maîtres peintres lyonnais et le fré-
quent contact des artistes qui allaient bientôt lui édifier sa
chapelle En févrierjiSjé, il partit pour l'Italie avec sa sœur,
religieuse de Saint-Charles, ils s'embarquèrent à Marseille
pour Naples qu'ils visitèrent pendant trois semaines, puis
arrivèrent à Rome un peu avant les fêtes alors splendides
de la Semaine sainte. Le Supérieur et sa sœur, décidés avoir,
à comprendre, à admirer Rome, s'installèrent complè-
tement place du Gésu, chez la veuve d'un Consul,
Mme Borelli,et là, pendant cinq semaines, ils vécurent à la
romaine. Trente ans après, le Supérieur, au courant de bien
des choses pratiques en sa qualité de véritable chef d'insti-
tution, s'étonnait encore de la vie à bon marché que
Romains et étrangers trouvaient alors sous le paternel gou-