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DANS LE LYONNAIS 23S des deux roussins, qui servirent de monture au maître et à son valet. Les frais d'équipement payés, messire Jacquemin Dupuy remet encore à son fils 50 livres tournois, valant 20 florins d'or, pour les frais du voyage proprement dit. Voilà ce que coûtait, à cette époque, un pèlerinage à Saint-Jacques enCompostelle. Reste à calculer cette somme en valeur monétaire de nos jours. Mais je doute que Ton trouve ailleurs des renseignements plus précis et plus curieux sur ce point des mœurs d'autrefois. Je me suis attaché assez longuement à cet ancien livre de raison, dont la publication est demeurée peut-être trop inaperçue. Je serai plus bref sur ceux qui vont suivre. Aussi bien arrive-t-il souvent que ces livres ne renferment qu'une simple liste de naissances et de décès. Et encore parfois, le •père de famille se borne-t-il à l'écrire sur les gardes de quelque vieux livre. Ainsi en est-il, notamment, d'un livre journal de la famille Bollioud, originaire de Bourg-Argental, en Forez, où elle remplit, pendant plusieurs générations, divers offices de judicature. Ce livre de raison consiste uniquement, en effet, dans une longue nomenclature de naissances, de mariages et de décès, écrite sur les gardes d'un vieux volume, imprimé en 1516, et appartenant à M. de Lagrevol, conseiller à la Cour de cassation, qui me l'a communiqué. Cette liste, commencée en 1522, s'arrête à l'année 1570, et elle concerne la branche de cette famille, dite Bollioud des Granges, qui vint s'établir à Lyon au commencement du xvm= siècle. Cet usage d'inscrire ces souvenirs de famille sur lesgardes et même sur les marges de quelques livres, était, paraît-il, assez répandu autrefois, comme nous l'apprend l'abbé