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                      L'ABBÉ HÃVRIER                     83

de notre cité, avec sa parfaite installation, ses grandes
terrasses de récréation, son gymnase, ses dépendances,
offrait le contraste le plus frappant en face des dortoirs
étouffés, des préaux marécageux, des classes humides du
vieux Lycée de Lyon. L'organisation pratique, salubre de
l'infirmerie, de la lingerie, de la cuisine, fut particuliè-
rement surveillée par le Supérieur, qui en confia la direction
aux Soeurs de la Sainte-Enfance, car il regardait avec
raison les services d'infirmiers, cuisiniers, comme très
insuffisants, parfois grossiers, presque toujours inaptes à
leur tâche délicate. Les bonnes Sœurs sont aimées à leur
poste de confiance, et, tant qu'elle a vécu, bien des anciens
élèves allaient saluer dans sa cuisine la vénérable Sœur
Saint-Georges, cette nourrisseuse en chef de nombreuses
générations d'élèves, beaucoup moins plaignards que les
jeunes gourmets actuels.
    Le réfectoire actuel servit de première chapelle, puis
les offices furent célébrés dans la crypte d'abord, et
enfin dans la radieuse chapelle, dont la première pierre fut
bénie par le cardinal de Bonald, en juin 1860, et la consé-
cration solennisée par les mains du cardinal Donnet, le
 11 juin 1864. Tous les vitraux ne scintillaient pas encore,
certains détails n'étaient pas achevées, mais le 11 juin 1864
rayonna dans l'existence du Supérieur, sa chapelle appa-
raissait comme le symbole de la pureté artistique rénova-
 trice, grâce à ses nobles lignes, à son ornementation sobre,
 par ses verrières étincelantes de ces vieilles teintes de
 pierres précieuses broyées parle savoir et le goût archaïque
 de Steinhel, avec leurs effets lumineux si compliqués et si
 simples se rapprochant des flamboyances des verrières de
 Saint-Jean, de celles qui ont échappé à la restauration.
    Les vitraux des Chartreux, d'après ceux de la Sainte-