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82 L'ABBÉ HYVRIER Le supérieur François Hyvrier, naquit au petit village de Romagneux, en Dauphiné, le 22 décembre 1809. Après avoir commencé ses études au collège du Pont-de-Beau- voisin, il alla les continuer aux petits séminaires de Verrières, d'Alix, pour entrer ensuite au noviciat de la Maison des Prêtres de Saint-Irénée et y recevoir la prê- trise le 24 mai 1834, des mains de Mgr de Pins, adminis- trateur du diocèse de Lyon. L'abbé Hyvrier fut de suite attaché 5 l'école cléricale de Saint-Bruno, fondée par le saint curé Pousset ; bientôt directeur, il comprit alors ce que l'avenir réservait de prospérité, d'heureux résultats aux institutions religieuses d'enseignement; aussi, après avoir pris les conseils du cardinal de Bonald, de l'abbé Cruice, premier directeur de l'École des Carmes de Paris, il décida la transformation complète de la petite école cléricale en un grandiose établissement. Hardi, téméraire même, comme tous les vrais pionniers du catholicisme, l'abbé Hyvrier, sans s'effrayer des refus réitérés des capitalistes lyonnais, commença les travaux de construction payés, on peut le dire fièrement, à son honneur et à celui de ses premiers amis, avec les petites économies de braves canuts de Saint-Bruno, entraînés par l'affection la plus vive vers le jeune Supérieur, comme jadis les petites gens d'Assise. Les travaux marchèrent rapidement, et, ainsi, bien avant que les Pères Jésuites n'aient élevé leurs grands collèges modernes, l'abbé Hyvrier, sur les plans de M. Desjardins, construisit les bâtiments actuels de l'Institution, achevés et installés de 1847 à 1848, d'après les principes très nouveaux alors de l'hygiène par l'air et la lumière. Le nouveau collège, assis en plein midi, sur la colline de Saint-Bruno, dominant la Saône et Lyon, au-dessus des brumes célèbres