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490                    SUR UN OSTENSOIR.

 ne faut pas d'une guimbarde ou d'un flageolet vouloir tirer
les sons de la flûte.
   Ces réflexions, peut-être ambitieuses pour le titre, nous
venaient en examinant un de ces accessoires négligés encore
il y a quelques années, un petit chef-d'œuvre, un ostensoir
 pour la paroisse de l'Immaculée-Conception, exécuté sur les
dessins de M. Bossan, par M. Armand-Caillat. Tout le monde
connaît M. Bossan et ses œuvres; en faire l'éloge serait une
banalité ; puis on est mal à l'aise pour dire du bien de ceux
qu'on aime. Disons seulement que le talent de M. Bossan se
prêtait encore mieux à ce genre de composition qu'à tout
autre. Le caractère souple, plantureux et nerveux en même
temps de l'ornementation, la recherche délicate des opposi-
tions, le sentiment exquis des contours, tout cela devait
trouver son application la plus heureuse dans un objet de
pure ornementation. Dans quel style est cet ostensoir, me
demande-t-on? Il est dans le style de M. Bossan , le seul
qu'il fasse, le seul même qu'il veuille connaître, et il a raison,
puisqu'il est à lui.
   Tout ostensoir se compose d'4jn pied et d'une gloire. Le
pied est rond , garni de quatre anges en adoration et des
symboles des quatre évangélistes en ronde bosse sortant à
mi-corps. Le tout est relié par une ornementation perlée,
exécutée avec une délicatesse et une habileté infinies.
   La gloire n'est pas composée des dards ou rayons usités
dans les derniers siècles et dont une application archaïque
très-heureuse a été faite par M. Violet-Leduc dans l'ostensoir
de Clermond-Ferrand. Cependant, et avec raison, on a
conservé la silhouette traditionnelle dans les ornements qui
remplacent les dards, et s'épanouissent et s'enroulent avec
une aisance et un galbe charmants. De petits anges age-
nouillés chacun dans un lobe à jour entourent le porte-hostie
et font opposition aux ornements pleins qui les appuient.