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SUR UN OSTENSOIR. Il nous paraît évident que depuis un certain nombre d'années le sentiment public, en fait d'art, est en progrès; ce progrès se traduit du moins par des exigences plus grandes à l'endroit de certains accessoires qui ne compor- taient autrefois qu'un intérêt purement industriel, et auxquels on attache aujourd'hui une importance artistique, nouvelle pour beaucoup. C'est ainsi qu'on n'eût peut-être pas songé, il y a trente ans, à aller quérir un architecte pour dessiner le mobilier des églises, un ostensoir, une chasuble et jusqu'à un reposoir. C'est l'indice que le niveau des études s'est élevé; l'architecte fait l'importance de l'architecture. C'est aussi la marque de la tendance de l'époque à administrer, à régulariser toutes choses, à centraliser toute entreprise dans une même unité directrice. Il est certain qu'au moyen-âge le maître de l'œuvre n'embrassait pas la multiplicité des détails auxquels se môle l'architecte de nos jours, j'entends l'architecte sérieux et amoureux de son arl. Le maître de l'œuvre nous apparaît comme une sorte d'appareilleur en chef, chargé de la concep- tion et de la direction générale des travaux, mais sur le sculpteur, le peintre, le statuaire ii a peu ou pas d'influence. Son action s'exerce par les combinaisons du plan et de la construction, en ce qui relève surtout de la maçonnerie et