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72                         BIBLIOGRAPHIE.

à la Bibliothèque impériale. Ces deux ouvrages consultés avec
fruit par quelques écrivains n'ont pas joui de la réputation qu'ils
méritaient ; ils ont été oubliés par d'autres qui n'ont pas même
soupçonné leur existence ; cependant ils contiennent des docu-
ments précieux que l'on chercherait vainement ailleurs. L'auteur
a dépouillé les cartulaires, les chartes, les bulles, lettres-paten-
tes, arrêts de parlement ; il nous a conservé intacts un grand
nombre de titres originaux puisés dans les archives, les registres
et les délibérations du Chapitre et des communautés religieuses.
S'il sacrifie quelquefois au goût de l'époque, s'il donne place à
la fable, à la superstition, aux légendes , il faut reconnaître que
ses recherches, auxquelles il consacra cinq ans d'un travail opi-
niâtre et consécutif, offrent un trésor inestimable de détails curieux
à tous ceux qui s'occuperont de l'histoire particulière de cette
contrée. Et cependant les erreurs les plus manifestes ont été com-
mises par ceux qui se sont le plus servis de ses écrits. Guy-Al-
lard et Chalvct dans la Bibliothèque du Dauphiné, le, curé Albert
dans son Histoire du diocèse d'Embrun, Théod. Gautier dans son
Histoire de la ville de Gap et même Colomb de Batines dans son
Catalogue des Dauphinois dignes de mémoire n'ont donné sur le
père Former que les renseignements les plus incomplets. Les uns
ont altéré son nom en l'appelant Fournier, les autres ont mécon-
nu le lieu de sa naissance, d'autres enfin ont confondu ses deux
ouvrages.
   Il était réservé à M. Fabre de relever ces assertions fausses et
inexactes ; par une étude approfondie des manuscrits du savant
Jésuite, par les nombreuses recherches auxquelles il s'est livré,
ii est parvenu à fixer la véritable orthographe de son nom, il a
prouvé que le père Fornier était originaire de Tournon et non
d'Embrun ou de Ceillac près d'Embrun, il a démontré tout ce que
les écrits de ce modeste annaliste contenaient de précieux et d'in-
téressant pour l'histoire du Dauphiné. En le mettant au rang des
chroniqueurs les plus recherchés et les plus célèbres de la pro-
vince, en le plaçant à côté d'Aymar, du Rivai], de Chories, de
Valbonnays, il a réparé l'injustice et même l'ingratitude des an-
ciens écrivains. Les bibliophiles lui sauront gré d'avoir combattu