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                    PATOIS DU LYONNAIS.                                285

       Afan était usité en roman dans ie môme sens. 11 se
  retrouve sous des formes peu différenles dans presque
  toutes les langues néo-latines : afany, catalan; affanno,
  italien, etc.; et dans les patois de langue d'oc.
     Ahan, enhan, anc. franc, a la même signification.
                Car il a souffert grand ahan
                Tant comme il a été au monde.
         La vie du mauvais riche. Anc. Théât. Franc. T. III, p . 280.
          Et dedans un coffret qui s'ouvre avec enhan
          Je trouve des lisons du feu de la Saint-Jean.
                                     [RÉGNIER. Sat.    XI, v.   195.

     Le Dictionnaire de l'Académie, 1835, cite encore
  ahan, peine de corps, comme populaire et ne s'employant
  plus que dans celle phrase, suer d'ahan.
     M. Raynouard donne à ce mol une origine arabe.
AFFANA, V. a. F. Travailler; se fatiguer en travaillant; ga-
  gner par son travail.
               Bere souvent sen se tant affana.
               (Boire souvent sans tant s'exténuer).
                                 ANT. CIIAPELON. Bobrun. p , 252.
                   Toute voutre seurventes
     Que n'ant ren que lours puns par affana Iour rentes.
   (Toutes vos servantes — Qui n'ont rien que leurs poings pour gagner
           leurs rentes).                 CHAPELON. Avis, p. 209.
                Lou pon que s'affanne
                N'a jamais de grougniou.
   (Le pain que l'on gagne — N'a jamais de morceaux trop durs).
                            PRUDIIOMME. Chansons, 1853, p . 23.
          L'un armo d'in tranche, l'autro d'ina goyeta,
          Qu'is tochant d'afano l'argcint d'ina foyeta.
   (L'un armé d'un tranchet, l'autre d'une serpette, — Qu'ils tâchent
        de gagner l'argent d'une feuillette de vin).
                                ;ROQBILLE. La Gorlanchia, p . 40.
    Afanar, roman (Raynouard), se retrouve dans tous les
 dialectes du midi de la France et sous des formes di-
 verses dans les autres langues néo-latines.
— Patois dauphinois.
          Sen couri plu après ce qu'on affane.
                              Pastorale de JANW. Acte III, se. 2.