page suivante »
EXTRAIT DU COMPTE QUE REND M. JEHAN DEJAX, PEINTRE DE LA VILLE DE BRIOUDE, DES BIENS DE ANNA MAIGNET, FILLE DE PIERRE MAIGNET, POTIER D ' É T A I N , SOEUR DE JACQUELINE MAIGNET SA FEMME, A M. PIERRE DE JACME, ÉPOUX D ' A N T H O N I A MAIGNET, SOEUR DE LADITE ANNA. — 1 5 8 0 ( 1 ) . Plus le xxiij jour de novembre mil vc soixante-dix-huit, la dite Anna Maignet fust actaincte de contagion, de laquelle décéda, et pour icelle servir convinct louer une chambrière nommée Jchanne Bunijol de Brioude pour ce que la femme dudict Dejax neij pouvaict advenir seulle que aussy la servoict fust marchan- dée pour l'espace d'ung mois, à la somme de trois cscus. Pour les médecins et déléguez de ladicte ville qui seraient venuz viziter ladicte Maignet, pour savoir si elle estoit actaincte de ladicte maladie, leur fust donné ung teston. Pour les médicaments que convainct bailher et appliquer à ladicte Maignet fust payé à sire Julhien Trioulier, ung escu sol. Plus le vingt-sixième jour dudict mois de nouvembre, ladicte Maignet seroiet décédée, pour icelle aler cnlarrer fust donné aux portefaix ung teston. Pour ung linceulx pour la couldre à raison de vingt sols. Et apprès le deccès de ladicte Maignet, les cappitaines de la sancte envoyarent M. Jehan Belon, désinfecteur, ensemble ses dix serviteurs, pour netoyer et désinfecter la maison où fus paie pour leur despence cinquante sols. Plus en souffre, vinaigre, foing et aultres choses, vingt sols. Plus cauzantledict dangier convinct de brusler le lict de plume, (.1) Le docteur Andrieux, de Brioude, nous a communiqué la pièce sui- vante que nous publions comme élude de mœurs et comme spécimen du langage et de l'orthographe eu usage au XVIe siècle. A. V.