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428 ANCIEN DAUPHINÉ. et de Pontcharra. Le bon sens nous crie qu'elle était aux antipodes de la porte viennoise. On a imaginé, il est vrai, de dire que par celte porte on allait passer le pont sur l'Isère pour prendre la route de Vienne ! Allégation détestable, car la porte Traîne, sur la place Grenette, s'ouvrait tout aussi bien sur la rue qui con- duisait au pont. Si ce n'est pas le cas de dire que tout che- min mène à Rome, on peut au moins assurer qu'à ce compte toutes les portes de la ville conduisaient à Vienne. Si ces inscriptions ont existé sur la porte viennoise, c'est sur la porte qui, au temps de Maximien, ouvrait la route de Grenoble à Vienne. Celte porte, Fiennensis Herculea, porte de la ville primitive, fut évidemment celle de Chale- mont, à l'orient, sur la rive droite de l'Isère, près le couvent de Sainte-Marie, le Fourvière de Grenoble. Contraint de reculer devant l'évidence, on a imaginé alors de dire que l'ancienne ville avait d'abord existé au contraire sur la rive gauche. Il fallait en effet aller jusque-là pour justifier les prétendues trouvailles des inscriptions cularo- niques sur la porte de la rue Chenoise, porte de Pontcharra. Mais c'est en vain qu'on a cherché des preuves dans les lettres de Plancus à Cicéron, nous en avons fait justice. Les restes de tours et de murailles, l'aspect des lieux, la tradition, les ravages perpétuels de l'Isère et du Drac vers la rive gauche, tout l'établit, au premier jour Grenoble fut sur la rive droite. M. Macé, pressé par l'évidence, a reconnu le fait. Mais, pour lui, Grenoble et la rive gauche remonteraient au temps de Maximien et de Dioclétien. Ce seraient ces princes qui auraient tracé la nouvelle enceinte (p. 192 de son Duriv.) et qui par conséquent auraient construit les portes de la rue Chenoise et de la place Grenette. Cette allégation que rien ne justifie est condamnée par les prétendues inscriptions elles-mêmes. Leur texte, comme