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ANCIEN DAUPHINÉ. 421 C'est ainsi que dans les mots sub ascia les uns ont vu une pierre polie (Champoll. p. 113), les autres une forme particulière de consécration (id. ), les autres une hache (M. Macé, p. 18 de son Durivail), d'autres enfin ïascia que chacun doit savoir. Ces mots, ce n'est pas sur le tombeau d'un étranger ou d'un parent qu'on les rencontre. Un héritier ne pleure pas sous Y ascia. On ne les trouve pas même sur la tombe d'un père ou d'une mère. Ces lombes ignorent le plus souvent les éter- nelles douleurs. Si nous avons des larmes pour les auteurs de nos jours, si le cœur se déchire au bruit de la première terre jetée sur le fatal cercueil, nos regrets ne sauraient résister au temps, aux soucis, aux peines et aux plaisirs de la vie. Ainsi l'a voulu la Providence. Les générations doivent se succéder rapides, les souvenirs douloureux doivent, chez les enfants, céder bientôt aux pensées de l'avenir. Le mari qui longtemps a compris le cœur d'une compa- gne digne du titre sanctifié d'épouse et qui la voit s'éteindre; celle à qui son père avait donné pour mari, comme l'a dit Homère, un honnête homme qui aura su l'aimer et en avoir soin, et dont elle reçoit après de nombreuses années le der- nier soupir ; la mère qui n'a pu proléger contre une mort prématurée l'enfant qu'elle a nourri; le père qui perd sa fille ou son fils, ces autres lui-même, voilà les grandes dou- leurs auxquelles sont réservés les éternels regrets. Le temps ne saurait les effacer. L'existence de celui qui survit n'est plus qu'une existence brisée. Ses pleurs seront à toujours ce qu'ils ont été sous Vascia. C'est Militius élevant un tombeau à une épouse chérie karissimœ (Pilot, p. 329 Bull, de stalisl. Champoll., p. 121. Antiq. de Grenoble 1807). C'est Miroès qui compte les années, les jours et les heures dont la digne compagne de sa vie, ex