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420 "" . ANCIEN DAUPH1NÉ.
a dit Virgile. Pluton, Proserpine furent les dieux de tous.
Les lettres D M ne peuvent être prises comme lettres ini-
tiales des mots Dieux Mânes qu'autant qu'elles ne sont pas
suivies d'un génitif. Lorsque le mot qui vient a; rès est un
génitif, elles disent aux Mânes du défunt, c'est-à -dire Ã
l'âme de celui qu'on accompagne de ses larmes et de ses
regrets, et déjà voilà la mesure de la confiance que mérite l'in -
terprélalion de lettres initiales dont rien ne révèle la portée.
M. Pilot (page 228 Bull, de la Société de statist., vol. 4),
a vu le mot Cularo dans la lettre C rencontrée par hasard
au milieu d'une inscription :
« Aux mânes de défunt
Gaius Papius 2e du nom
décurion
C
V
mort à l'âge de 40 ans
et à son fils, né à Orange
mort à l'âge de 10 ans.
Où est la preuve que cette lettre C veut dire Cularo ?
M. Pilot n'y joint pas le V qu'il pouvait à la rigueur prendre
pour un V. Le C lui suffit.
Mais, encore une fois, quelles sont les garanties de cette
interprétation?
M. Pilot (p. 324 et suiv.) et d'autres avant lui (Champollion,
p. 65) onl vu de même le nom de Cularo dans la lettre C
rencontrée sur le sarcophage de Condianus.
On ne saurait lire celte inscription sans se demander si
ceux qui se sont livré à ce genre d'études ne se seraient
' pas trop préoccupés du désir de ramasser des noms de villes,
des noms de dignités, des lilres nobiliaires? On dirait qu'ils
onl pris plaisir à méconnaître les douleurs et les larmes dont
les monuments funéraires voulaient avant tout perpétuer le
souvenir.