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                 NOTICE sun M. D'AIGUEPERSE.                 381
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M d'Aigueperse ne put prononcer sans attendrissement,
une dame de sa famille qui se trouvait près d'elle s'écria:
 « Ah ! ce ne seraient pas mes gredins de fils qui me feraient
 ce trait la ! »
   M. Boscary qui était sans enfant, voulait retenir son neveu
près de lui en lui assurant une brillante position, mais les
goûts modestes de M. d'Aigueperse et son amour pour sa
famille le rappelaient dans sa ville natale, et, après treize
années passées a Paris, il revint à Lyon, où il parvint à
ressaisir la charge de greffier du Tribunal de commerce
dont la Révolutiou a\ait dépossédé son père. On était en
1815, M. d'Aigueperse, alors âgé de 28 ans, épousa une de
ses cousines, Mlle Marie-Antoinette Perret, fille' aînée de
M. Théodore Perret, personnage des plus recommandables,
membre du Conseil municipal et administrateur des hospices
de Lyon. Cette union fut des plus heureuses. Peu répandu
dans le monde, M. d'Aigueperse se complaisait dané la société
de sa nouvelle famille et surtout celle de sa jeune compagne,
en qui il trouva constamment une piété angélique, une
douceur inaltérable, une bonté sans égale, un dévoûment
sans bornes. Comme greffier du Tribunal de commerce, deux
qualités distinguaient M. d'Aigueperse et le rendaient pré-
cieux a ceux qui avaient affaire à lui : une ponctualité inva-
riable et une sévère équité. Il était aussi difficile de sur-
prendre en défaut son exactitude que de corrompre sa
justice. Doué d'ailleurs d'un sens parfait, il était à la fois
et la lumière des clients et un des oracles du Tribunal.
   Mais la vie de M. d'Aigueperse n'était pas toute entière,
soit dans l'accomplissement de ses devoirs d'époux et de
père, soit dans le remuement des affaires contentieuses que
lui offrait l'exercice de sa charge, il y en avait encore une
notable partie dans la culture des lettres dont il avait pris
le goût au collège de l'Enfance et qu'il n'avait jamais négligée