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NOTICE SUR M. D'AIGUEPERSE. 379 reconnaissance, une intéressante notice sur cet oncle, habile financier, mais surtout courageux citoyen qui, dans la lutte suprême de la royauté contre l'anarchie, joua le rôle le plus honorable, et dont les conseils, au 10 août, auraient sauvé l'infortuné Louis XVI, s'il avait pu être sauvé. Le séjour de la capitale, si funeste a tant de jeunes gens, n'exerça sur M. d'Aigueperse aucune influence fâcheuse. 11 vit les écarts de plusieurs de ses collègues sans s"y laisser entraîner, et nous lui avons entendu dire souvent que; lors même que ses principes religieux et l'amour de ses parents ne lui eussent pas fait condamner la vie de plaisir, les conséquences qui la suivent auraient suffi pour l'en éloigner. D'ailleurs, avec le plan qu'il s'était fait, comment aurait-il trouvé le loisir de s'y livrer? Assidu au travail, jusqu'à se rendre malade, avare de son temps, ne sortant jamais sans raison, il ne se permettait d'autre délassement que celui d'aller, chaque semaine et l'été seulement, passer le diman- che au château de la Grange, près Melun, chez son oncle, Boscary de Villeplaine. 1 partait Je samedi soir et revenait 1 le lundi matin, toujours à pied, reprendre son travail. Son oncle et sa tante, pour qui il avait tous les égards d'un fils, le chérissaient comme s'il eût été en effet le leur. Mrae de Villeplaine écrivait de lui à sa belle-sœur : « D'Aigueperse est le meilleur enfant du monde, il est très-exact à son travail, il est doux, attentif et nous l'aimons beaucoup. » Le château de la Grange, tout plein des souvenirs du maréchal de Saxe, auquel il avait appartenu, était le rendez- vous d'une société choisie que la grande fortune de M. Bos- cary lui permettait d'y réunir. Le jeune d'Aigueperse voyait la le prince de Neuchâtel et de Wagram, le maréchal Lefebvre qui avait été autrefois l'instructeur de M. Boscary, à la sec- tion des filles Saint - Thomas, l'immortel défenseur de Louis XVI, M. Desèze et d'autres personnages qui avaient