page suivante »
PATOIS DO LYONNAIS. 387 Villehardouin, où ces mots : ne emi, ne assum signifie- raient, ni à demi, ni complètement. ATOU, ATO, HASTE, s. m. L. et F. Broche à faire rôtir les viandes. Qua tu nou vau qua virie l'atou, Et en un carou de euffin Garda de ruma lou tupin. (Car tu n'es bon qu'à tourner la broche — Et dans un coin du foyer — Garder le pot de brûler). Ballet forésien, p. 2 1 . Un âtou vio inquo qu'o set de bois. (Une broche vieille encore qu'elle soit en bois.) AXT. CHAPELON, Inventoirou, p . 246. Son tavet frappa d'un tranchu, Ne sery ty pas ben faehu, E puy d'un grand ato de fer? (Si on t'avait frappé d'un tranchoir, — Ne serais-tu pas bien fâché, — Et puis d'une grande broche en fer)? L'ordre tenu en la chevauchée faicte à Lyon, 1566. L'historiette suivante, rapportée par Louys Garon dans son recueil d'anecdotes, intitulé Le Chasse-ennuy, prouve qu'on employait encore le mol haste, à Lyon, au XVII8 siècle. « Bernardin de Pistoye, demeurant à Lyon, à la maison du sieur Bonuizc, banquier, avait ouy dire qu'une broche estait meilleur françois qu'un haste. Quelques jours après, un paquet de lettres tomba entre ses mains, qui s'adressait à Paris, sur lequel estait écrit : à Vhaste, à Vhaste. Bernardin pensant que ces lettres fussent envoyées à l'hosteleric de Vhaste, print sa plume et effaçant à Vhaste, il écrivit, à la broche, à la broche. » Le Chasse-ennuy, 1633, t. I, cent, v, p . 436. Atou, haste, ont été formés du latin hasla. Ast, en roman (Raynouard); aste, en languedocien (Des Sauvages), en provençal (Honnoral) et en catalan moderne. — Haste, en ancien français (Roquefort et Ducange).