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DE LA LITURGIE CATHOLIQUE. 139 la mort seule donne le droit de contempler dans sa plénitude. En ce sens on a raison de dire que l'art religieux est l'art par excellence ; mais n'appelons pas arl religieux toutes les branches de l'art qui ont les choses de la religion pour pré- texte. Ici encore l'ordre est nécessaire. Louons les tableaux et les statues représentant les personnes divines ou saintes, lorsque l'exécution en est à la hauteur du sujet et lorsque ces objets sont à leur place véritable et blâmons-les s'ils se traînent dans les sentiers infimes d'une pratique vulgaire ou s'Is usurpent des places qui ne leur sont pas destinées. Ce sont des objets de décoration, des moyens d'enseigne- ment, une espèce de prédication par des images sensibles. Que les porches, que les angles, que les pinacles soient or- nés de statues, que la peinture couvre la nudité des mu- railles, rien de mieux si l'on n'en abuse pas, si l'on ne compromet pas l'ensemble monumental de l'édifice, surtout si la majesté toute mystique de l'autel et du sanctuaire ne disparaît pas sous une mullilude d'appareils capricieux capa- bles de fausser le jugement, de braver les lois du bon goût et môme de porter une atteinte à la pureté du dogme. Quand on est engagé dans une mauvaise voie il est diffi- cile d'en sortir. Aussi, une fois que l'on eut adopté l'idée d'entourer le chœur de chapelles, on ne s'arrêta pas là ,et à ces chapelles en succédèrent d'autres. De cette manière on allongea indéfiniment l'église du côté où précisément elle ne devait pas l'être. La place du chœur fut changée, le sanc- tuaire transporté au milieu de la foule, et il devint difficile de déterminer avec précision où commence et où finit cha- que partie de l'édifice. La vraie place des chapelles est dans les nefs latérales et les transepts, là elles doivent être utilisées soit pour les dévotions particulières, soit pour loger les confessionnaux, soit afin de ré- server l'autel majeur pour les offices solennels et paroissiaux.