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CHRONIQUE LOCALE. L'Académie de Lyon, dans sa séance du 18 janvier, a, sur le rapport de M. Georges deSoultrait, adopté à l'unanimité la proposition de M. Bouillier de s'adjoindre comme correspondants naturels les présidents et les secré- taires généraux des Sociétés savantes de Mâcon, d'Autun, de Chalons, de Bourg et de Saint-Etienne. Nous ne doutons pas que ces Sociétés ne s'empressent de répondre à son appel. Pour notre part, nous y applaudissons, quand il ne s'agirait que d'un simple témoignage de bonne confraternité, mais nous nous plaisons à y voir le commencement d'une association utile et féconde pour l'histoire complète et pour l'exploration scientifique de provinces étroitement unies entre elles. Ainsi l'Académie de Lyon s'efforce de réaliser dans sa sphère cette pensée, dont l'initiative lui appartient, d'une fédération générale des Sociétés savantes de la France. — Les cours de nos Facultés, ceux du soir surtout, conlinuent à réunir de nombreux auditeurs. Si MM. Victor de Laprade et Heinrich ont été éloignés momentanément de leurs chaires, si leur enseignement élevé et grave ne charme plus les esprits d'élite qui se plaisaient à les écouter, la foule n'est, pas moins nombreuse et moins pressée autour de leurs succes- seurs. M. Guérin commence une étude sur la Jérusalem délivrée, du Tasse. A peine revenu d'un voyage scientifique en Oiient, il nous décrit avec charmes les contrées conquises par les Chrétiens et sa parole élégante continue la pensée religieuse et morale de son jeune prédécesseur. Rom- pant avec les idées de M. de Laprade, dont il s'est profondément séparé, M. Soupe verse son impitoyable raillerie sur tout ce qui se présente à lui, et sa parole mordante et moqueuse, sa verve sceptique et rabelaisienne, en déridant son public l'initie aux idées modernes et le met au courant de l'esprit du jour. — La reconnaissance vit encore au fond de quelques cœurs. M. Servan de Sugny, fier des encouragements donnés par S. M. Frédéric-Guillaume, à son beau volume de la Muse Ottomane, avait dédié à ce prince sa seconde édition. En voyant la retraite de ce roi ami des lettres, il lui a dédié une épître, fort élégamment imprimée à Genève, dans laquelle il lui exprime en beaux veis toutes les plus vives sympathies et le console d'être descendu du trône en lui montrant le sceptre plus léger et plus durable de la litté- rature. Celte gracieuse brochure fait aulant honneur à celui qui l'a inspirée qu'à celui qui l'a écrite. — M. de Laprade est revenu d'Hyères, où il était allé chercher du repos et de la santé. Ce voyage n'a pas été perdu pour la poésie, et les journaux ont publié quelques pages charmantes par lesquelles notre poète a payé à la Provence sa gracieuse et bienveillante hospitalité. Espérons que l'émi- nent professeur sera bientôt rendu à ses chers travaux et à ses auditeurs. — On se rappelle la mort triste et malheureuse de la Minerve de Lyon et du Rhône, que son fondateur, neveu du poète Andricu, n'a pu faire vivre que l'espace d'un malin, c'est à -dire d'un numéro. Depuis lors nous avions désespéré de voir florir de nouvelles publications, et nous nous contentions d'avoir : le Courrier de Lyon, le Salut Public et la Gazette, trois feuilles politiques ; le Moniteur judiciaire, journal des tribunaux ; le Progrès industriel, journal de la fabrique ; l'Indicateur , moniteur officiel des chemins de fer ; l'Entr'aclc lyonnais, qui avait succédé au Lyonnais, au Carillon, au Vigilant lyonnais, au Charivari lyonnais, mais en ayant le soin de garder le même rédaclcur et le même imprimeur; l'Argus et le Vert-Vert réunis, qui serait fort embarrassé si on lui deman-