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                          HISTOIRE DE NANTUA.                            399

dans tous ses mots, souvent même syllabe par syllabe,
lettre par lettre, pour arriver patiemment a bien déterminer
la pensée et l'esprit d'un titre dans son ensemble et dans
ses détails.
   On ne saurait cependant le méconnaître, les traducteurs
rendent parfois le service de fixer le vrai sens des choses
mal comprises jusqu'à eux ; et leurs erreurs font naître des
discussions d'où sort souvent la lumière.
   Sans nous attacher h des fautes évidemment d'impression,
nous ne saurions accepter sans réserve la version donnée
par M. Debombourg du diplôme du 10 août 758, qu'il tra-
duit ainsi (p. 35) :
   Pépin, roi des Francs, à tous évêques, comtes, abbés, domestiques
(officiers du palais), centeniers, vicaires, à nos juges, à tous nos envoyés,
sachez que nous pensons accroître la force et la solidité de notre empire,
si nous concédons, par une détermination bienveillante, des bénéfices et des
terres avantageuses aux églises et au culte des saints, et si, avec la protec-
tion de Dieu, nous contribuons ainsi à leur stabilité. C'est pourquoi nous
avons jugé à propos de satisfaire à la demande du vénérable Siagrus, abbé
du monastère de Nantua, lequel est érigé en l'honneur de la bienheureuse
mère de Dieu, saint Pierre apôtre , et autres saints                       lui
accordons que les métairies de ce monastère qui ont été données depuis
quelque temps, ou sous notre règne, ou actuellement, par qui que ce soit,
ou qui pourraient être mises sous le pouvoir du saint monastère par la
piété des fidèles, soient exemptes de toute juridiction ; qu'aucun juge ne
songe à exiger des droits de quelque manière que ce soit pour des causes
entendues ; l'abbé lui-même ou les moines et leurs successeurs rendront la
justice, au nom du Seigneur et pour le salut de notre âme, et avec notre
permission ; voulant que ni nous, ni nos enfants, ni nos successeurs n'aient
aucun droit de juridiction même honorifique dans les possessions du monas-
tère en quelque chose que ce soit                                           »

   Le véritable sens du diplôme de Pépin, ne nous paraît pas
rendu par cette traduction. Nous ne voyons pas dans le
texte qu'il soit question de juridiction même honorifique.
Nous n'y voyons pas ce qui peut justifier cette clause :
Foulant que ni nous, ni nos enfants, ni nos successeurs,