Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    INSCRIPTIONS VOTIVES.                   507

   M. Léon Renier, qui a bien voulu me permettre de lui
dédier cette notice, a eu la bonté aussi de me communiquer
quelques éclaircissements sur l'inscription de Tilia Chelido
particulièrement au sujet du mot publiée qui s'y trouve. Je
ne puis faire un meilleur usage de sa bienveillante lettre que
d'en extraire le passage qui a rapport aux questions que
j'avais pris la liberté de lui adresser.
   « Le mot vicani dans les inscriptions et le mot pagani
ne désignent pas tous les habitants du vicus eu du pagus,
mais seulement l'assemblée des magistri vici ou pagi. Or
ces magistri n'avaient, je crois, outre leurs fonctions reli-
gieuses que des fonctions de police. Ils ne pouvaient engager
le vicus ou le pagus dans des dépenses pour lesquelles
d'ailleurs ils n'avaient pas de fonds. Les dépenses publiques
 ne pouvaient être ordonnées que par ordre des décurions de
la cité dont le vicus ou le pagus faisait partie. Mais les pro-
priétaires d'un vicus ou d'un pagus pouvaient se cotiser pour
élever un monument ou poUr faire une dépense spéciale,
et c'est ce qui a eu lieu dans la circonstance rappelée par le
monument qui nous occupe. »
    Il résulte de ces explications basées sur une connaissance
approfondie de l'organisation romaine, que le mot publiée
de notre épilaphe, expression un peu emphatique pour de
suo, signifie tout simplement à frais communs. Le sens de
l'inscription s'éclaircit immédiatement et n'offre plus de diffi-
culté. Les propriétaires tfAquœ s'étaient cotisés pour subve-
nir en commun aux honneurs funéraires et à l'érection du
 tombeau de ïitia Chelido, sous la présidence et par les soins
de son mari C. Julius Marcellinus.
    La qualification de possessores , n'est rien moins que
commune sur les monuments épigraphiques. J'en rencontre
quatre exemples seulement dans le vaste recueil d'Orelli,
augmenté du supplément de M. Henzen, un dans Gruler, un