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380                   SAINT EUCHER II

nais la dévotion pour les martyrs d'Agaune, dont le pro-
moteur fut, indubitablement, saint Sigismond, roi de
Genève d'abord, puis de toute la Bourgogne à la mort de
son père Gondebaud en 516. Le lieu où s'accomplit le
martyre de saint Maurice, longtemps exposé aux incursions
des Barbares de la Germanie, soumis ensuite à la domina-
tion des Burgondes ariens, n'était pas honoré comme le
désirait l'ardente piété du jeune roi. Sigismond fit cons-
truire un monastère à Saint-Maurice, appela de l'Ile-Barbe
un moine d'une haute vertu, saint Ambroise, et lui confia
la direction de sa nouvelle communauté. Il voulut même
que sa fondation et la règle des religieux fussent approu-
vées par un Concile tenu à Saint-Maurice en 515. Ce
prince conserva toute sa vie la dévotion la plus tendre pour
les saints dont il avait inauguré, ou du moins propagé le
culte dans nos contrées. Par intervalles, il se retirait dans
son cher monastère d'Agaune pour y prier en liberté devant
l'autel des martyrs, et tout nous porte à croire que l'humble
évêque n'écrivit qu'à la sollicitation du roi de Bourgogne
cette Histoire de saint-Maurice qui rapproche une fois de
plus les noms d'EucherlI et de Sigismond.
   L'autre pièce qu'avec Théoph. Raynaud nous attribuons
au père de Consorce et de Tullia, est une lettre adressée
par « Eucher évêque à son saint maître, à son vénérable
frère Philon, prêtre de Jésus-Christ. » On peut la lire en
entier, ainsi que les notes historiques dont elle est accom-
pagnée, dans YHagiologium lugd. p, 56 : l'abondance des
matières ne nous permet pas de la transcrire ici, ni même
 d'en résumer le sujet.
  Cette épître, dirons-nous encore, est admirable de
charité, de pieuse simplicité ; on y sent battre le cœur d'un
Vincent de Paul, mais les défectuosités du langage interdi-