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38          LES DÉBUTS ORATOIRES DE MASSILLON

Instructions dans l'église, catéchismes à l'Hôtel-Dieu et à
Saint-Nizier, sermons dans les paroisses et les monastères,
missions dans les campagnes ; les occasions, on le voit, ne
manquaient pas pour arracher notre orateur à la retraite e*
au silence.
   A la science des livres et des doctrines qu'il possédait, il
commença d'ajouter la connaissance et la pratique des
hommes; le commerce fréquent avec les âmes formait en
lui le moraliste, comme l'enseignement avait préparé le
théologien; l'expérience mûrissait les réflexions de l'étude.
Mais il est déjà facile de pressentir que le sujet familier de
ses premières méditations ne quittera plus son esprit; dans
les entretiens de Saint-Magloire comme dans les confé-
rences synodales adressées aux curés de son diocèse, il y
reviendra autant par goût que par devoir.
   Cette partie de l'œuvre de l'illustre prédicateur est peut-
être la moins connue, mais elle n'est ni la moins originale
ni la moins puissante. On peut donc affirmer que la fin de
la carrière oratoire de Massillon ressembla à ses débuts ; il
avait commencé par le panégyrique des vertus sacerdotales,
telles que les avait exercées Mgr de Villeroy et Mgr de Vil-
lars, il consacra les derniers accents d'une voix que Paris et
Versailles n'entendait plus depuis longtemps, à en inspirer
l'amour et la pratique à son clergé, et la force de ses
exemples achevaient le triomphe de son éloquence.

                                   L'abbé J.-B. VANEL.




                            FIN