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                         POLEYMIEUX                        429
 et de l'autre s'en aller franchir le col qui sépare le Thou du
 Narcel et de là descendre sur Saint-Fortunat, il y a un
 cabaret, tenu par Solichon, comme l'indique l'enseigne,
 devant ce cabaret il y a un banc ; c'est là que tout en nous
 reposant, nous nous faisons servir une miche croquante,
 un fromage frais et du vin du pays. En face de nous, est un
 des plus jolis sites de la montagne; en arrière de grands
 peupliers d'Italie, qui forment un premier plan d'un grand
 effet, les épaulements boisés de la Garenne et du Narcel
s'abaissent pour former un vallon mouvementé à point et
 du plus gracieux effet; et si au lieu d'être perdu dans les
flancs du Mont-d'Or, ce paysage se trouvait dans la Forêt
noire ou au pied du Taunus, l'auberge de Solichon serait
célèbre et tous les dessinateurs de Keepseak, tous les
aquarellistes d'album viendraient s'asseoir sur notre banc
pour crayonner, pour peindre le tableau charmant que
nous avons devant les yeux.
    Notre léger repas terminé nous songeons à monter à Po-
leymieux, mais au lieu de revenir un peu sur nos pas et
d'abréger notre chemin en prenant une coursière qui passe
devant l'église neuve et gravit à notre droite un gros mame-
lon assez nu, nous suivons patiemment les lacets de la route
qui gravit les pentes qui, de toutes parts, maintenant que
nous sommes à l'extrémité de la vallée, se dressent autour
de nous et bien nous en prend, car à chaque tournant un
nouveau point de vue s'offre à nos regards. Tout d'abord
c'est la Rivière et la vallée que nous venons de parcourir que
nous apercevons et au-dessus les vignes, les prés et les bois
qui se succèdent de bas en haut sur le versant du mont
Thou qui nous fait face, puis le Crest lui-même, dominant
tout de sa croix blanche. Accoudés sur le petit parapet qui
borde le chemin, et tout en examinant le paysage nous
sommes frappés de la préoccupation du bon aménagement