Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      ALBERT ALBRIER                      381

arts, et à toutes les branches de l'industrie, une nouvelle
aristocratie se reforme, destinée, après avoir reçu la consé-
cration et le prestige du temps, à remplacer l'aristocratie
féodale, qui, chaque jour,, disparaît glorieusement sur les
champs de bataille.
   La généalogie qui donne le fidèle tableau de ces conti-
nuelles transformations a donc l'immense mérite de mon-
trer, mieux que les plus belles dissertations, que le travail
— cette grande loi du monde à laquelle nul n'a le droit de
se soustraire, — est l'unique cause de l'élévation des fa-
milles. Elle sert encore à avertir celui qui serait tenté de
jouir injustement de la fortune, ou qui voudrait se parer
des attributs de la gloire sans en être digne, que l'histoire,
d'accord avec le cri de la conscience publique, n'absout ja-
mais ces coupables larcins.
   Cette digression, qu'on voudra bien nous pardonner,
nous conduit naturellement à dire que M. Albrier avait
compris à merveille l'importance des études généalogiques
et le soin qu'il convient d'y apporter. Tous ses travaux
dans ce genre portent l'empreinte de son esprit judicieux
et précis, de son caractère loyal et honnête. On ne le vit
jamais se complaire dans ces hypothèses séduisantes, mais
périlleuses, dont ne peuvent se défendre certains généalo-
gistes trop impatients de saisir la vérité. Sa conscience
scrupuleuse n'admettait aucune atténuation dans l'exposé
des faits qui lui étaient démontrés vrais ; avec un tact par-
fait des convenances, il savait néanmoins éviter toute per-
sonnalité blessante et s'abstenir de toute appréciation trop
sévère ou déplacée. A son avis, la satire, au même titre que
le roman, devait être rigoureusement bannie du domaine
 de l'histoire.
  Albrier vise avant tout à être exact et a ne rien avancer
qu'il ne puisse appuyer de bonnes preuves. Ses moindres