Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
96                      LE THEATRE A LYON
contre les spectacles et faisait trembler tout son ?udi-
toire. »
   Ce fut à ce moment que Mme Lobreau quitta la direction,
avec les deux hommes qu'on lui avait adjoints. Elle laissait
 80,000 livres de dettes, ce que les malveillants attribuaient
à un gaspillage de sa part. Mais l'autorité ne fut pas de cet
avis : M™ Lobreau fut remplacée par sa sœur, MUe Des-
touches, afin que l'ancienne directrice, « femme habile,
écrivait M. Fay de Sathonay à M. de la Verpillière, aidât
celle-ci de ses conseils et de son honnête expérience (5 avril
1783). » Cependant, pour plus de garantie, on adjoignit à
M1Ie Destouches un sieur Hachette de Villiers (1).


   (1) L'Annuaire administratif de Lyon et du département du Rliône, publié
par la maison Mougin-Rusand, cite, à l'article de Sainte-Foy, quelques
habitations renommées de ce bourg si aimé des Lyonnais, et, entre au-
tres, la maison de campagne de Mme Lobreau, dont son propriétaire
actuel a conservé avec soin le souvenir.
   « U11 chemin appelé les Etroits, dit Y Annuaire, et qui a longtemps
justifié son nom, dépend de Sainte-Foy ; il suit la rive droite de la
Saône jusqu'au pont de la Mulatière ; le coteau, au bas duquel il est
placé, est décoré de plusieurs maisons de plaisance entourées de jardins
et de frais ombrages. De ce nombre est celle appelée la Maison Grise,
qui appartenait naguère à M. Léon Cailhava et qui fut la demeure du
célèbre sculpteur Jean Thierry; plus haut, celle de M. Richard, sur-
montée d'un observatoire ; celle dite le Château de Beïlevue couverte en
tuiles vernies ; enfin celle de M. Fougasse, qui appartenait, sous
Louis XV, à Mme Lobreau, directrice du théâtre de Lyon ; on y lit
encore cette inscription, dans le salon où elle recevait ses administrés
et les gens de lettres :
         « Certain proverbe dit qu'il nous est défendu
             De parier corde au logis d'un pendu.
       Vous qui lisez ces vers, la dame vous en prie,
             Ne parlez point ici de comédie, s
  Mme Lobreau étant morte depuis longtemps, il nous sera permis sans
doute de dire que dans cette villa charmante et si bien située, Larive a
joué la comédie, Talma a récité des vers, les artistes les plus goûtés du