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14                         LES PEINTURES

times, au nombre desquelles on reconnaît aisément l'ava-
rice, la luxure et la plupart des autres vices ( i ) .
   Au midi, une scène plus agréable montre, à côté de
l'adoration des mages mentionnée plus haut, l'apparition
de l'ange aux bergers. Ces derniers, suivis de leurs chiens
et de leurs moutons, lèvent les yeux au ciel, au moment où
l'ange du Seigneur leur apporte la bonne nouvelle écrite
en caractères gothiques sur une longue banderolle :
(ÎUtnuimo Dobte jjctuïmtm majjmtm quia natns fst
fljlïôtns). Cette dernière composition avait entièrement
disparu sous le badigeon. Aujourd'hui, elle est rendue à
la lumière.
  Au-dessous de la grande frise régnait, dans tout le
pourtour de la chapelle, un soubassement ornemental formé
de treillis, dans lequel des oiseaux se jouaient au travers
des feuillages. Malheureusement cette partie a plus souffert
encore que tout le reste et de ce gracieux motif il ne
subsiste guère que quelques traces suffisantes cependant
pour en reconstituer l'ensemble.
   Tels sont, sommairement, les principaux traits de ces
pages si dignes d'attirer l'attention des antiquaires.
   Reste à savoir maintenant si cette merveille est destinée
à retomber dans l'oubli et l'abandon, ou si le concours em-
pressé des hommes dévoués à la cause des monuments


  (i) La vue de ce tableau ne pouvait-elle pas faire dire aux bonnes
femmes de Sains-Bonnet du xv= siècle comme à leur contemporain
Villon :
           « Femme je suis, pauvrette et ancienne,
           « Qui rien ne sçais, oncques lettres ne scus ;
           « Au moustier voy, dont suis paroissienne,
           « Paradis peint, où sont harpes et luths,
           « Et un enffer, où damnés sont boulus :
           « L'un me fait paour; l'autre, joye et liesse    »