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                 NOTICE SUR PAUL EYMARD                  383
l'Arve et de la rivière d'Ain et des débris d'arbres et de
buissons ramassés sur ses rives. Paul Eymard, correc-
tement vêtu, venait de faire une visite de noces, en habit
noir, en cravate blanche, en gilet clair et soigneusement
ganté de jolis gants paille, artistement boutonnés. Tout
en rentrant chez lui, il se rapprochait du fleuve et jetait
un regard curieux sur les flots grondants, quand un cri
désespéré s'éleva dans les airs.
   La foule se précipite. C'est un enfant qui vient de tom-
ber dans l'eau et que le courant entraîne. Il est perdu.'
la foule gémit; mais des groupes un homme s'élance,
tout habillé,dans lefleuveet reparaît, au bout de quelques
instants, ramenant l'enfant miraculeusement sauvé.
   L'enfant vivait ! Paul Eymard fut porté en triomphe.
Il n'avait pas eu le. temps de quitter ses gants.
   Le gouvernement lai décernaunemédaille de sauvetage
et la vaillante compagnie des Sauveteurs du Rhône, après
l'avoir acclamé membre de la Compagnie, le nomma
bientôt son président. Il était fier de ce titre que si peu
d'hommes du monde obtiennent ; il s'en parait avec or-
gueil et ce fut avec un attendrissement général qu'on lut,
à son décès, sur les tristes lettres de faire part qui annon-
çaient sa fin si prompte et si prématurée, ces simples
mots : « Paul Eymard, ancien agent général de la Com-
pagnie la France, Président honoraire de la Société des
Sauveteurs du Rhône. Quant à toutes les Sociétés sa-
vantes, auxquelles il appartenait, il n'en était pas fait
 mention.
   Mais la Fortune n'est pas toujours assise à la même
 porte. Les succès ne sont pas toujours constants et l'ha-
bileté la plus éprouvée, la vigilance la plus active, ne ga-
 rantissent pas le négociant de l'orage et de l'adversité.
 L'industrie lyonnaise, si brillante et si prospère, est sou-